Petit guide pour comprendre et reconnaître les labels de commerce équitable

“Le commerce équitable est basé sur des modes de production et d’échange plaçant l’Homme et l’environnement avant la recherche de profit financier.”

– Charte international du commerce équitable, 2018

En achetant des produits issus du commerce équitable, vous contribuez à soutenir des échanges commerciaux basés sur 3 principes : la justice, l’équité et le développement durable, afin que chacun, à travers son travail, puisse préserver un mode de vie digne et décent, et parvenir à son plein épanouissement. Oui mais dans les rayons, comment savoir si un produit respecte bien les principes du commerce équitable ? Quelles garanties spécifiques derrière chacun de ces produits équitables en termes d’impact économique, social et environnemental ?

 

C’est là que les labels de commerce équitable interviennent ! Reconnaissables par un logo, iIls permettent de vous orienter dans vos achats. Grâce à des contrôles indépendants sur le terrain, les labels permettent de s’assurer que les critères du commerce équitable déclinés dans les cahiers des charges sont traduits en engagements concrets. Ils assurent également traçabilité et transparence et participent à créer une relation de confiance avec les consommateurs.

 

Cependant, surfant sur la vague de la durabilité et d’un marché toujours plus porteur et plébiscité par les consom’acteurs, nous avons assisté au cours des dernières années à une prolifération de labels dits de développement durable ainsi que des démarches de multinationales dont les critères et la transparence ne sont pas aussi exigeants que ceux du commerce équitable. Alors comment distinguer une démarche sérieuse d’une tentative de greenwahsing ou de fairwashing ?

1 - Les labels sont ouverts, ils contrôlent et garantissent

Un label est représenté par un logo apposé sur un produit ou un service à la vente et permet de vous orienter au moment de choisir un produit. Les labels peuvent être créés et gérés par un organisme professionnel privé ou par des autorités publiques (label BIO). Ils sont ouverts à différents acteurs économiques, c’est à dire qu’un même logo commun peut être apposé sur des produits de différentes entreprises, contrairement aux logos de marques qui ne sont applicables qu’aux produits d’une seule entreprise. 

 

Dans le secteur du commerce équitable, il n’y a pas encore de label public mais plusieurs labels privés ouverts à différents acteurs du commerce équitable qui garantissent : 

  • Le respect d’un cahier des charges rendu public, articulé autour de critères économiques, sociaux, environnementaux et de gouvernance détaillés et des principes généraux du commerce équitable ;
  • Des contrôles opérés par des organismes externes pour attester de la conformité entre les engagements et les pratiques.

2 - Les labels de commerce équitable vont plus loin que la loi

En France, les critères du commerce équitable sont définis par la loi depuis 2014. L’appellation “commerce équitable” n’est alors possible que pour les produits qui respectent :  

  • Des prix rémunérateurs, stables et justes pour les producteur.ice.s, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée ;
  • Un partenariat commercial durable fondé sur un engagement pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs ;
  • Le versement d’un montant supplémentaire (prime) destiné au financement de projets collectifs de développement ;
  • Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique et un renforcement des organisations ;
  • La transparence et la traçabilité des filières ;
  • La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables.
Ces critères légaux sont un point de départ pour des relations commerciales fondées sur les principes du commerce équitable, mais les cahiers des charges des labels de commerce équitable en France vont bien au delà en proposant des standards détaillés pour chacun de ces critères. Ils veillent par exemple au respect d’autres principes définis dans la charte internationale du commerce équitable comme par exemple : 
  • Des conditions de travail respectueuses des droits fondamentaux du travail, l’interdiction du travail des enfants, des bénéfices sociaux complémentaires, etc ;
  • Des modes de production durables, interdisant les OGM et incitant à l’agriculture biologique et à des pratiques agroécologiques (comme l’agroforesterie, l’agriculture raisonnée…).

3 - Alors concrètement, comment m’assurer que le produit que j’achète respecte les engagements du commerce équitable ?

Gardez l’oeil ouvert quand vous vous apprêtez à consommer, ces logos vous orientent : 

Les labels Fairtrade / Max Havelaar et SPP – Symbole des petits producteurs paysans, labellisent les produits dont les ingrédients sont issus de filières internationales de commerce équitable (chocolat, cacao, banane, thé…) dites “Nord-Sud”, tandis que les labels WFTO, Biopartenaire, Fair for Life concernent toutes sortes de produits, issus de filières internationales mais aussi françaises. Agri-Éthique et Bio Équitable en France sont d’ailleurs des labels de commerce équitable 100% dédiés aux filières origine France. L’ATES est quant à lui un label pour le tourisme équitable et solidaire à l’international et ouvert depuis peu en France également !

 

Ces labels sont complémentaires et se sont créés au fur et à mesure que le secteur du commerce équitable répondait à de nouveaux défis. Ils participent aujourd’hui d’un écosystème riche au service d’un commerce équitable qui s’inscrit dans une démarche de progrès continu et toujours plus exigeant.  

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